samedi 14 juillet 2012

Est-ce un bon resto ? Nos cinq coups d’œil pour le savoir


Comment savoir si vous êtes dans un « bon » restaurant sans l’aide, parfois tendancieuse, d’un guide gastronomique ? Un restaurant où la cuisine est bonne, fraîche, saine. Ou vous serez heureux quand arrivera « la douloureuse ».
Il ne suffit pas d’être épaté par le décor ou la qualité du service. Voici quelques indices à repérer avant de s’asseoir. Vous pouvez les collecter en cinq coups d’œil et moins de 30 secondes, avec un peu d’entraînement.

1. Un coup d’œil à l’aspect extérieur


Des indices inquiétants pour ce restaurant à Paris (Xavier Denamur pour Rue89)
Comment la cuisine pourrait être soignée si ces éléments de première visibilité ont été négligés ?
  • La façade et les stores doivent être propres ;
  • le mobilier extérieur est à scruter : les chaises et tables en plastique ou en imitation rotin (made in China ou Taïwan, avec des agrafes et pas de petits clous) signalent rarement un restaurant de grande classe ;
  • des parasols publicitaires, un store couvert de « sandwichs, crêpes, paninis », etc. : tournez le dos.
 
 
 
 
 

2. Le coup d’œil à travers la vitrine


  • Le restaurant doit être plutôt rempli. S’il y a de l’attente, ne fuyez pas forcément : c’est de bon augure si le restaurant n’est pas situé dans un quartier touristique ;
  • y a-t-il dans la salle des clients du même pays que la cuisine servie ? Des clients chinois dans un chinois, c’est toujours prometteur ;
  • des personnes âgées locales : plutôt bon signe également ;
  • l’absence de touristes est autre indice encourageant ;
  • si la cuisine est visible, c’est un plus ;
  • si, pendant que vous jetez votre coup d’œil, un garçon sort pour vous alpaguer, fuyez.

3. Un coup d’œil à la carte


Une carte non plastifiée, des pâtes faites maison : encourageant (Pascal Riché/Rue89)
Les restaurants qui font de la cuisine sur place, à base de produits bruts et frais, commencent à l’afficher. N’hésitez pas à poser la question si ce n’est pas le cas. Par exemple, demandez si les frites sont épluchées sur place.
  • La fraîcheur : fuyez devant les cartes figées, plastifiées, jaunies avec des gommettes sur les prix antérieurs.
    Les cartes doivent être éphémères, ou comporter des plats du jour. Ecrites sur des ardoises, c’est également bon signe. Éviter enfin les restaurants qui affichent des photos de plats sur leurs vitrines ou leurs menus ;
  • si la carte est traduite en six langues avec les drapeaux de tous les pays de l’UE ? Mauvais présage ;
  • la carte doit être sérieuse et assez courte, avec mention des origines. Si le restaurant est petit, la carte ne doit pas être trop fournie (c’est l’assurance que tout est frais). Colette Roos : « Une carte encourageante, c’est trois propositions d’entrées, de plats, de desserts, et un seul menu du jour. » ;
  • la cohérence de la carte : si le restaurant fait tout et n’importe quoi, c’est louche ;
  • la dénomination des plats : que la carte ne soit pas colonisée par des plats à la mode et passe-partout. Par exemple, le basilic est à la mode, pas l’estragon. Que les descriptions soient factuelles (les « rondes de » et les « farandoles de » sont proscrites) ;
  • les desserts : s’il y a sur la carte à la fois du fondant, du tiramisu (à la framboise, c’est encore pire) de la crème brûlée et un café gourmand, il y a 90% de risques qu’il s’agisse de desserts industriels.

4. Un coup d’œil dans la salle du restaurant


  • Les ampoules : plusieurs ampoules grillées dans une salle de restaurant témoignent d’un laisser aller qu’on risque de retrouver dans le service et les assiettes ;
  • la musique : elle ne doit pas être trop forte ;
  • les fleurs : en plastique ? Fuyez. Autant afficher : « Ici on n’aime pas le frais » ;
  • les toilettes : notre blogueuse Marie Telling a une technique qu’elle dit éprouvée : « Quand je rentre dans un resto, je vais aux toilettes direct. Un resto aux toilettes sales, c’est mauvais signe » ;
  • une armoire réfrigérée dans la salle avec des desserts qui attendent : horreur ;
  • l’accueil : Si au bout de 2 ou 3 minutes personne n’est venue vous accueillir (ou au moins vous saluer pour vous faire patienter), le service risque d’être peu attentionné et la cuisine suivra la même pente ;
  • le patron/la patronne : n’hésitez pas à échanger quelques mots avec le ou la propriétaire. Se faire une idée sur l’homme ou la femme, c’est se faire une idée sur ce qu’il ou elle sert. Si le ou la chef veut bien remplacer ce que vous n’aimez pas ou ne supportez pas, c’est un autre bon signe ;
  • les serveurs (à défaut du patron) : ont-ils l’air à l’écoute ? Posez-leur une question. Il faut qu’ils sachent décrire les plats (surtout le plat du jour) et en connaissent la fraîcheur (poissons...).

5. Un coup d’œil sur les tables et dans l’assiette des clients


Ce qu’il y a sur les tables des autres clients est riche d’informations. N’hésitez pas à leur poser une question au débotté (« C’est bon ici ? »), vous saurez à leur tête s’ils sont enthousiastes ou pas.
  • Du pain frais (Lucile Sourdès/Rue89)
    Le pain : observez-le sur les tables. S’il vous semble appétissant, c’est une bonne indication du soin que met le patron ou la patronne à satisfaire ses clients, sans chercher à grappiller quelques euros ;
  • la salade : si c’est de la salade iceberg ou un mesclun à l’aspect industriel, ce n’est pas bon indice ;
  • le fromage : un autre très bon indicateur. A l’œil nu, on peut savoir s’il est industriel ou s’il a été acheté au marché ;
  • les boissons : s’il y a des énormes « barons » de bière sur les tables (50 cl), méfiance : c’est généralement le propre des établissements qui arnaquent les touristes ;
  • le moulin à poivre : s’il est sur chaque table, c’est un signe de bon goût et d’attention du restaurateur ;
  • l’assiette terminée : les couverts sont en travers, notez si les clients ont délaissé certains aliments.
Riverains, avez-vous d’autres critères ou techniques pour savoir si vous mettez les pieds dans un bon resto ? Partagez-les dans les commentaires.

(Cette liste a été dressée par la rédaction de Rue89, avec l’aide de Colette Roos, notre blogueuse gastronomique, et Xavier Denamur, restaurateur et fidèle ami et riverain de route de Rue89. Pascal Riché)
 Source: http://www.rue89.com/2012/07/14/est-ce-un-bon-resto-nos-cinq-coups-doeil-pour-le-savoir-233795

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